Aujourd'hui, la voiture est chez le garagiste, alors, Papa prend le train pour aller à son travail. Il se rend à la gare à pied et attend le train sur le quai. Il fait beau et chaud, un grand soleil dissipe les dernières brumes matinales.
Le train arrive à l'heure prévue. Mais celui ci est différent des trains que l'on voit habituellement sur cette ligne. Il est plus grand et semble beaucoup plus moderne.
Papa monte à l'intérieur. Les cabines sont spacieuses et très confortables. Les sièges sont moelleux et de larges baies vitrées permettent d’admirer le paysage sous tous les angles.
Bientôt le train démarre et l’on n’entend aucun bruit. Juste un léger sifflement. Le paysage défile de plus en plus vite et rapidement le train atteint une vitesse vertigineuse. A l’intérieur, des hôtesses apportent des boissons et des croissants pour le petit déjeuner.
Le train arrive à Toulouse en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, traversant la campagne à toute vitesse, au grand étonnement des vaches qui n’on même pas le temps de tourner la tête pour le voir passer.
Papa, déjà bien étonné et ravi de son voyage fantastique l’est encore plus (surpris), lorsque, au lieu de rentrer dans la périphérie de Toulouse, il voit le train s’engager sur une voie parallèle qui mène à un grand pont. Et ce pont, immense, s’élève de plus en plus dans les airs. Si haut qu’il enjambe tout Toulouse. Papa se penche et peut observer la ville de haut, comme dans un avion. Et ce n’est qu’après Toulouse que le Train redescend sur terre et quitte le pont géant pour filer de nouveau droit devant lui, au travers de la campagne en direction de Bordeaux.
Papa profite du temps qui lui est donné pour visiter le train. Pour le travail, c’est raté aujourd’hui, mais finalement, Papa est ravi de l’occasion qui lui est donné de voyager dans ce train fantastique.
Dans la voiture centrale du train, il y’a un escalier en colimaçon qui permet de monter dans une cabine, sur le toit tout en verre. De là, on peut voir le paysage sur 360 degré et la locomotive filer droit sur ses rails. Le wagon d’après est celui du restaurant. Un vrai restaurant avec de vraies tables et un serveur pour tous. Au menu, fricassé de caténaire, ratatouille d’aiguillage et sorbet à niveau.
Rassasié, Papa revient à sa place lorsque le train entre dans Bordeaux. Il traverse la ville à toute allure, mais sans déranger les Bordelais, tant il est silencieux.
Direction la côte et bientôt la mer est en vue. Et le train fonce droit sur la plage. Il file sur une longue jetée pour plonger dans la mer dans un tunnel en verre, de plus en plus profond. On peut voir les poissons, les dauphins et même… une baleine qui longe le tunnel, intrigué par ce tube étrange.
Papa a encore les yeux écarquillés lorsque le train resurgit à la surface des flots. Prochaine étape, cette petite île, au loin, avec cette tour immense en son centre, qui semble s’élever au-delà des nuages. Et effectivement, le train s’engage sur une voie en colimaçon qui grimpe autour de la tour qui semble sans fin. Non seulement elle dépasse les nuages et va jusque dans l’espace !
Et là, une fois le train sorti de l’atmosphère, il s’engage dans de folles boucles, looping, vrilles et anneaux vertigineux. C’est un grand huit de l’espace, une course folle aux étoiles où l’on poursuit les comètes et tourbillonne autour des satellites de Jupiter.
Et soudain… le train pique vers la terre. De plus en plus vite. Papa est plaqué contre son siège, son visage est déformé par l’accélération, il fait d’atroces grimaces. Ce n’est qu’au dernier moment que le train se redresse pour, tout doucement, atterrir sur les voies de la gare de … Gaillac.
Une voie résonne dans les hauts parleurs du wagon : « Mesdames et messieurs, la SNCF est heureuse de vous avoir accueillit à bord du train du futur et espère vous revoir très bientôt sur ses lignes. »
Papa, encore tout étonné, descend du train, et rentre rapidement à la maison pour raconter sa folle journée à Gabriel. Et ce n’est que lorsqu’il plonge la main dans la poche de sa veste pour prendre ses clefs qu’il s’aperçoit que deux tickets y ont été glissé. Il y est indiqué qu’en les utilisant, il est possible de rependre, à tout moment et pour deux personnes, le train du futur. C’est sûr, la prochaine fois, Papa y emmènera Gabriel.